Rhino y es-tu ?

Jeudi 13 novembre, 4 heures du matin. C’est le bruit de la pluie qui me réveille. Je commence par me demander si ce n’est pas le bruit du ventilateur ou simplement mon voisin de chambre qui prend sa douche. Je voudrais le croire, mais non, pas de doute, il pleut des cordes.

Mon réveil était programmé pour 4h15. A 5 heures, je dois monter sur un éléphant pour partir à la rencontre des rhinocéros unicornes du parc national de Kaziranga, dans l’Assam (nord-est de l’Inde).

Avec plus de 2.000 rhinocéros unicornes, le parc regroupe une très large proportion des spécimens de cette espèce menacée. Il abrite aussi des buffles, différentes sortes de daims et des tigres. Mais avec ces trombes d’eau, le programme semble compromis.

Heureusement, peu avant 5 heures, la pluie a le bon goût de cesser et je peux monter, en compagnie d’un Allemand et d’un Israélien, sans compter le « mahout », sur le dos d’un sympathique éléphant, dans la lumière grise du petit matin. Nous ne sommes pas seuls à pénétrer dans les hautes herbes du parc. Une dizaine d’éléphants chargés de touristes constitue un véritable convoi. Certains éléphants sont suivis de leur petit, qui slalome entre les adultes.

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La première rencontre de taille ne se fait pas attendre. Un rhinocéros prend son bain dans une flaque de boue. Il reste placide malgré le cercle d’éléphants qui se forme autour de lui. Plus loin, dans une zone moins touffue, des dizaines de daims paissent en compagnie d’aigrettes. Des buffles aux cornes impressionnantes, plus farouches que les rhinocéros, se déplacent dans les hautes herbes, gardant leurs distances avec les éléphants.

L’air est encore chargé d’humidité, les pieds des éléphants s’enfoncent profondément dans la boue à chaque pas, les différentes teintes de vert du paysage émergent progressivement de la nuit. Un beau moment malgré le grand nombre d’éléphants et de touristes.

Un daim du parc de Kaziranga

Un daim du parc de Kaziranga

La journée continue avec un autre « safari », en jeep cette fois-ci. Contre toute attente, il donne plus l’impression que l’heure passée à dos d’éléphant de s’enfoncer au cœur du parc, sans déranger les animaux. Nous observons d’innombrables oiseaux, pélicans, cigognes, grues, aigrettes, petits rapaces… Aucun tigre ne montre le bout de ses moustaches, mais les buffles, rhinocéros et daims sont à nouveau au rendez-vous.

Le rhino menaçant

Un rhino menaçant !

La route est bloquée...

La route est bloquée…

Le meilleur moment est évidemment celui où un rhinocéros décide brusquement de charger la jeep et où tous ses occupants crient en même temps au chauffeur « go, go, go ! ». Heureusement, ce n’était que de l’esbroufe et l’énorme masse grise s’arrête après quelques mètres. Notre chauffeur nous explique qu’un rhinocéros peut se déplacer à 60 km à l’heure.

Pouvoir observer d’aussi près cet animal qui semble tout droit sorti de la préhistoire, avec son épaisse carapace, vaut vraiment le déplacement jusqu’à Kaziranga.